Vous aimez les jeux qui s’étalent sur une bonne soirée, où l’on scrute ce que fait son voisin en espérant saboter discrètement ses plans ? Vous aimez gérer un château, envoyer des spécialistes, construire des murs et convaincre un empereur de votre grandeur ? Bon, vous êtes au bon endroit.
Stupor Mundi ne paie pas de mine à première vue. Un eurogame classique, des cartes, des ressources, des cubes. Puis vous y jouez, et vous réalisez que ce n’est pas vraiment un jeu où chacun joue dans son coin. Ici, on se marche dessus, on interagit, on modifie l’Empereur. Et si vous n’avez pas les nerfs solides, ça peut piquer.

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La fiche du jeu
| Thème | Médiévale |
| Mécaniques | Eurogame, deckbuilding |
| Niveau | Expert |
| Nombre de joueurs | 1 à 4 joueurs |
| Éditeur | Pixie Games |
| Auteur(s) | Nestore Mangone |
| Illustrateur(s) | Maciej Janik |
Dans Stupor Mundi, vous incarnez un vassal de Frédéric II, surnommé « La merveille du monde ». Votre objectif ? Gagner plus de prestige que les autres en développant votre château, en recrutant des alliés et en poussant l’Empereur dans une direction qui vous arrange. Et comme si cela ne suffisait pas, Frédéric suit sa propre trajectoire, ce qui vient perturber vos plans à chaque tour. Rien n’est figé, tout bouge, sauf votre objectif : finir en tête.
Comment jouer à Stupor Mundi ?
Stupor Mundi peut impressionner au premier regard. Entre le plateau principal, votre château personnel, votre bateau, les cartes, les ressources, les spécialistes et l’Empereur qui fait sa vie, on pourrait croire qu’il faut un doctorat pour y jouer. En réalité, tout repose sur un enchaînement d’actions bien lisibles, mais qui s’entrelacent de façon redoutable. On va décortiquer les mécaniques ici, pas à pas, pour que vous sachiez exactement dans quoi vous mettez les pieds.
Jouer une carte, le cœur de votre tour
À chaque tour, vous commencez par jouer une carte de votre main. C’est la seule chose que vous êtes obligé de faire à votre tour, et c’est aussi le point de départ de vos choix. Deux options s’offrent à vous :
- Face visible : vous appliquez l’effet immédiat de la carte. Généralement, il s’agit d’un petit bonus comme prendre une ressource, avancer un spécialiste, acheter une carte à tarif réduit, etc
- Face cachée : vous activez une des cinq grandes actions disponibles sur votre plateau
Ce système de choix revient constamment et oriente toute votre partie. Il y a même certaines cartes qui, une fois jouées, ne reviendront pas dans votre main avant plusieurs tours. Il faut donc réfléchir à chaque carte.
Construire son château, votre moteur personnel
Sur votre plateau chateau, vous avez un château à développer. Il est composé de trois types de pièces :
- Les tours : indispensables pour héberger vos alliés. Chaque allié que vous recrutez doit avoir une tour libre où être placé
- Les murailles : augmentent votre capacité de stockage de ressources (pierres et céréales)
- Les donjons : débloquent des effets passifs, comme augmenter votre main de départ, votre revenu ou vos choix de cartes.
Chaque construction coûte des ressources et vous devez respecter l’ordre de construction. Vous ne pouvez pas poser un étage de muraille s’il n’y a pas de tour pour la soutenir. Compléter une façade (tour – muraille – tour) vous donne un bonus de revenu permanent à la fin de chaque manche. Vous pourrez par exemple gagner de l’or, des ressources ou même des points.
Faire progresser vos spécialistes sur leurs pistes
Vous commencez la partie avec trois spécialistes qui peuvent être promus sur une piste composée de différents lieux. Ces promotions débloquent des bonus directs ou des revenus en fin de manche.
Vous choisissez lequel de vos spécialistes faire progresser, et dans quelle direction. Chaque étape demande souvent une ressource, et certains emplacements ont un effet immédiat (comme avancer sur une piste de prestige ou piocher une carte). Vous ne pouvez pas revenir en arrière, ni changer de piste en cours de route.
Plus vos spécialistes avancent, plus vous accédez à des pouvoirs puissants et à des revenus solides. Vous pouvez même débloquer des tuiles spéciales à usage unique ou permanent, à poser sur votre plateau personnel. Ces tuiles sont précieuses et orientent souvent votre manière de jouer. Et comme pour les constructions, certaines cases déclenchent un décret impérial (on y revient après).
Naviguer et commercer sur la carte de la Méditerranée
Le plateau navire représente les ports et villes de l’empire. Votre bateau y navigue à chaque tour pour faire du commerce ou interagir avec les villes. Voici ce que vous pouvez y faire :
- Acheter ou vendre des ressources (pierres ou céréales), selon le taux du port où vous êtes. Certains ports sont spécialisés dans l’achat, d’autres dans la vente, et les taux sont variables.
- Acquérir des cartes avancées : certaines villes proposent un marché de cartes d’action plus puissantes que celles de départ. Vous pouvez les acheter avec de l’or ou en sacrifiant une carte de votre deck.
- Convoquer un allié : si un port abrite un personnage, vous pouvez le recruter.
Le mouvement de votre bateau n’est pas gratuit, plus vous allez loin, plus vous payez. Vous pouvez avancer de plusieurs cases, mais il faut payer à partir de la deuxième case, dans une limite de 4.
Convoquer un allié pour des points bien placés
Les alliés sont des cartes que vous pouvez recruter dans les ports. Ils demandent :
- Une tour libre pour les héberger dans votre château
- Le paiement d’un coût en ressources ou en or
Chaque allié vous donne un gain immédiat (souvent une ressource ou une avancée sur une piste), mais aussi un objectif personnel conditionnel. À la fin de chaque manche, vous vérifiez si vous remplissez sa condition, avoir plus de céréales que l’Empereur, posséder plus de tours, avoir plus d’alliés, etc. Si c’est le cas, vous gagnez un certain nombre de points.
Le problème ? Ces conditions sont comparatives. Et l’Empereur bouge. Il ajoute des tours, construit des murailles, recrute ses propres alliés. Et d’autres joueurs peuvent venir volontairement modifier le plateau impérial pour que votre allié ne vous rapporte plus rien. Autant dire qu’il faut les choisir avec soin… et surveiller le timing.
Acheter une carte avancée pour booster votre main
Vous commencez la partie avec une main de cartes de base asymétrique. Mais rapidement, vous allez vouloir les renouveler. En visitant certaines villes du plateau, vous pouvez acheter des cartes avancées, qui remplacent les cartes de base.
Ces nouvelles cartes ont des effets bien plus puissants. Certaines vous donnent deux effets, d’autres vous permettent de construire gratuitement ou d’effectuer une action secondaire. Le principe est simple, vous créez un petit moteur personnalisé, à condition de bien maîtriser le rythme du jeu.
Les décrets impériaux, le twist interactif
C’est probablement l’aspect le plus piquant du jeu. Chaque joueur peut, au fil de la partie, déclencher des décrets impériaux. Ce sont des tuiles que vous choisissez quand certaines conditions sont remplies (construction d’un bâtiment prestigieux, promotion d’un spécialiste, recrutement d’un allié dans une certaine case). Chaque décret vous donne deux choses :
- Un bonus personnel (souvent une ressource ou une avancée)
- Une modification du palais de l’Empereur
Et c’est là que tout bascule. Les décrets vous permettent d’ajouter ou retirer des tours, des murailles, des alliés ou des ressources à l’Empereur. Un allié qui vous donnait 4 points peut ne plus rien valoir si un autre joueur modifie le château impérial à temps.
Fin de partie et scoring
La partie peut s’arrêter si l’une des conditions de fin de partie est activé :
- Si un joueur a construit toutes ses pièces de château
- Si la pioche de décrets est vide et ne peut être remplie
- Si le marché de cartes avancées ne peut être renouvelé
On procède alors au décompte final des points :
- Points de la piste de prestige
- Points des alliés
- Bonus des façades complètes
- Cartes restantes
- Pièces et ressources converties
Et voilà. Celui qui a le plus de points prend la couronne… jusqu’à la prochaine partie.
Les extensions de Stupor Mundi
Pour le moment pas d’extension mais si vous allez sur la page Board Game Geek, vous verrez que c’est déjà en préparation !
Notre avis sur Stupor Mundi
Stupor Mundi coche beaucoup de cases pour un amateur de jeu expert. Il y a de la gestion, des choix permanents, de l’interaction bien pensée et une montée en tension très progressive. On est dans du costaud, mais pas dans du flou. Le jeu est lisible, vos décisions sont claires, et vos erreurs vous appartiennent.
Le plus marquant reste le système de décrets. C’est une mécanique simple, mais qui ajoute une couche d’anticipation (et de malveillance) vraiment bienvenue. Surtout quand elle arrive sans prévenir.
Les + du jeu
- L’interaction directe sans être punitive
- Le système de décrets qui change la dynamique
- De vraies décisions à chaque tour
- Un matériel soigné
- Un mode solo qui tourne très bien
Les – du jeu
- Des parties longues à 4 si personne ne déclenche la fin
- Le rythme peut être un peu plat en fin de partie
- Pas toujours évident de garder une bonne vision de l’Empereur pour maximiser ses alliés
Les ressources à télécharger pour Stupor Mundi
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